lundi 3 août 2015

A propos du livre de Zoé Valdès, La femme qui pleure

"Regardez, comme elle pleure pour moi". Par ces mots Picasso exprime dégoût et admiration pour la personne qui partagea 10 ans de sa vie : Dora Maar. Elle va croiser la route du peintre pour son bonheur/malheur. À ses côtés, elle va incarner la Femme qui pleure ; ce célèbre portrait qui témoigne de sa déconstruction dans l'ombre du génie auquel elle avait voué sa vie. Elle-même photographe et peintre surréaliste. Elle fréquentera Max Jacob, Paul Eluard, Georges Bataille...Mais c'est auprès du "Génie du XX° siècle" qu'elle veut à tout prix (le mot n'est pas usurpé) vivre. Il sera un bourreau (au cou de taureau), elle sera victime presque consentante. Il ne pourra se passer d'elle. Elle sera dans son sillage en permanence. Est-ce elle qui aurait inspiré à Pablo le chef d’œuvre de Guernica ? Elle finira par être chassée du cercle des intimes de l'artiste. Elle ne s'en remettra jamais. Dora Maar, quelques années après sa rupture avec Picasso, décide de passer quelques jours à Venise avec deux amis : James et Bernard. Elle veut se remémorer les "bons moments" - mais que sont-ils à nos yeux ? Dans le dédale des rues de la cité des Doges, Dora, muse abandonnée, artiste inaccomplie, retrouvera-t-elle le chemin de sa vie de femme ? À l'issue de cet ultime voyage, elle se retirera du monde pour vivre mystique et recluse dans son appartement parisien. Le temps d'une escapade vénitienne, Zoé Valdés se glisse dans l'âme tourmentée de Dora Maar, cette femme capable de tout par amour, et nous livre un roman ardent et subtil sur la passion amoureuse sans limite.

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