dimanche 14 décembre 2014

Sertissage

Ce 15 décembre est à marquer d'une pierre blanche au coin de la photographie et de la poésie réunies. Une photographe et un écrivain se réunissent pour proposer Sertissage. Un livre de rencontres ponctuées de photographies artistiques tendues par des textes poétiques. A découvrir sans plus tarder.

dimanche 31 août 2014

Merci à toi pour ces mots...

Un clin d'oeil à Frédérique pour ce merveilleux passage de Chantecler d'Edmond Rostand :
Et ce cri qui monte de la terre, ce cri c'est un tel cri d'amour pour la lumière, c'est un si furieux et grondant cri d'amour pour cette chose d'or qui s'appelle le jour, et que tout veut ravoir : le pin sur ses écorces, les sentiers soulevés par les racines torses. Sur leurs mousses, l'avoine en ses brins délicats et les moindres cailloux dans leurs moindres micas....

C'est tellement le cri de tout ce qui regrette sa couleur, son reflet, sa flamme, son aigrette ou sa perle ; le cri suppliant par lequel le pré mouillé demande un petit arc en ciel à chaque pointe verte, et la forêt mendie au bout de chaque allée obscure, un incendie.

Ce cri qui vers l'azur monte en me traversant, c'est tellement le cri de tout ce qui se sent comme mis en disgrâce au fond d'un vague abîme et puni de soleil sans savoir pour quel crime ;

Le cri de froid, le cri de peur, le cri d'ennui de tout ce que désarme ou désoeuvre la nuit ; de la rose tremblant dans le noir toute seule, du foin qui veut sécher pour aller dans la meule ; des outils oubliés dehors par les faucheurs et qui vont se rouiller dans l'herbe ; des blancheurs qui sont lasses de ne pas être éblouissantes ;

C'est tellement le cri des bêtes innocentes qui n'ont pas à cacher les choses qu'elles font, et du ruisseau qui veut être vu jusqu'au fond ; et même – car ton oeuvre, ô Nuit ! Te désavoue – de la flaque qui veut miroiter, de la boue qui veut redevenir de la terre en séchant ;
C'est tellement le cri magnifique du champ qui veut sentir pousser son orge ou ses épeautres ; de l'arbre ayant des fleurs qui veut en avoir d'autres ; du raisin vert qui veut avoir un côté brun ; du pont tremblant qui veut sentir passer quelqu'un et remuer encor doucement sur ses planches ; les ombres des oiseaux dans les ombres des branches ; de tout ce qui voudrait chanter, quitter le deuil, revivre, resservir, être une berge, un seuil, un banc tiède, une pierre heureuse d'être chaude pour la main qui s'appuie ou la fourmi qui rôde ;

Enfin, c'est tellement le cri vers la clarté de toute la beauté, de toute la santé, et de tout ce qui veut, au soleil, dans la joie, faire son œuvre en la voyant pour qu'on la voie ; et lorsque monte en moi ce vaste appel du jour, j'agrandis tellement toute mon âme pour qu'étant plus spacieuse elle soit plus sonore et que le large cri s'y élargisse encore ;

Avant de le jeter, c'est si pieusement que je retiens ce cri dans mon âme, un moment, puis, quand pour l'en chasser enfin, je la contracte, je suis si convaincu que j'accomplis un acte, j'ai tellement la foi que mon COCORICO fera crouler la nuit comme une Jéricho...

Et sonnant d'avance sa victoire, mon chant jaillit si net, si fier, si péremptoire que l'horizon saisi d'un rose tremblement, m'obéit....

Je chante ! Vainement. La nuit, pour transiger, m'offre le crépuscule ; je chante ! Et tout d'un coup... je recule, ébloui de me voir moi-même tout vermeil, et d'avoir, moi, le coq, fait lever le soleil !»

dimanche 13 juillet 2014

Apéritif littéraire à Varages

Dans une ambiance très chaleureuse, une centaine de lecteurs est venue débattre et écouter René Frégni et votre serviteur pour une soirée autour des livres, du besoin de lecture, de l'envie de lecture, de la place des livres dans les loisirs. Manifestation soutenue par la présence de Monsieur le Maire (grand lecteur devant l'éternel !). Gros travail en amont  de la bibliothécaire de Varages. Un grand merci pour cette superbe soirée.